Guerre en Ukraine : Comment le footballeur ivoirien Koné Mohamed a échappé à la mort à l'aéroport de Kiev
Postée le 09-05-2022 / 658 Vues

Fuyant la guerre en Ukraine, le jeune footballeur ivoirien Koné Mohamed s’est retrouvé à l’aéroport de Kiev quand un obus y est tombé, tuant son voisin dans le hall et brûlant toutes ses affaires.

Formé au centre Académie de l’Espoir d’Attécoubé à Abidjan, le jeune milieu défensif ivoirien était logé au centre sportif du Dynamo de Kiev pour faire un test quand la guerre a éclaté en Ukraine. Quelques jours après, il a décidé de fuir, comme d’autres Ukrainiens.

Dans un entretien accordé à l’Avenir, ce footballeur raconte comment il a échappé à la mort quand l’aéroport de Kiev a été bombardé, alors qu’il s’y trouvait avec le frère cadet de la secrétaire de son club, qui a été tué dans ce bombardement. « Il faut dire que le jour du bombardement de l’aéroport, le petit frère de la secrétaire de mon club a été tué. Nous étions assis ensemble dans le hall », a-t-il planté le décor.

Koné Mohamed et la secrétaire du club échappent de justesse à la mort

Mais comment la secrétaire et lui, Koné Mohamed, ont-ils été épargnés alors qu’ils étaient ensemble avec la victime tuée ? Comme si Dieu voulait les épargner, un hasard heureux a fait qu’ils ont bougé juste avant le bombardement.

« J’ai eu l’envie de changer mes ‘’lèkè’’ (chaussure locale ivoirienne faite entièrement à base de caoutchouc) par une paire de basket. Dans les toilettes, j’entends une forte détonation. La Secrétaire du club qui était enceinte à cette époque-là a fait un tour aux toilettes. Dès qu’on est revenu sur nos pas, le corps de son frère était entièrement carbonisé. C’était l’horreur », raconte-t-il, avant d’ajouter que son passeport et toutes ses affaires ont été consumés.

Après le bombardement de l’Aéroport, Koné Mohamed et ses compagnons d’infortune été contraints d’emprunter un train pour rejoindre la frontière de la Pologne.

« Les dirigeants de mon club voulaient que je continue avec eux en Angleterre. Après moult négociations avec l’Ambassadeur Philippe Mangou, ils ont accepté que je rejoigne mes autres frères ivoiriens. On a dormi une nuit dans la fraicheur et les odeurs nauséabondes à la frontière », a-t-il dit

Il a fait remarquer que le train emprunté n’a pu atteindre la frontière polonaise à cause des combats.

« La Secrétaire du club a finalement accouché en brousse dans la nuit »

« On a été obligé de terminer le reste du trajet à pied. J’ai vécu la plus grande peur de ma vie. Au point où je me posais la question de savoir si j’allais pouvoir revoir ma famille. Il faut noter également que dans notre périple, la Secrétaire du club a finalement accouché en brousse dans la nuit. C’était pénible. Dieu merci, il y a eu un médecin avec nous. Ils ont pu lui apporter l’assistance jusqu’en Pologne », s’est-il réjoui.

Après ces péripéties, ils ont pu rejoindre Varsovie, la capitale Polonaise où ils ont passé une nuit à l’hôtel avant de partir en Allemagne. « Après 2 semaines en Allemagne, j’ai rejoint mon pays », a-t-il raconté.

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A l’en croire, ses frères Africains « ont eu d’énormes difficultés pour traverser la frontière ». « Contrairement à eux, vu mon statut de footballeur et grâce aux encadreurs de mon club, j’ai pu m’en sortir. Ils ont présenté les documents afférents à mon statut de footballeur (…). J’étais le seul noir dans notre groupe. Certainement que ça a facilité ma traversée », pense-t-il.

Quel est, à présent, son sentiment après avoir raté une occasion d’évoluer au Dynamo de Kiev, du fait de la guerre ? « Je remercie Dieu de m’avoir gardé sain et sauf. C’est le plus important pour moi », a dit-il.

Depuis son retour au pays natal, il s’entraine régulièrement avec son club formateur et certains clubs du championnat ivoirien. « Je garde la forme en attendant la finalisation de certains dossiers en cours », souligne-t-il.

Adolphe ANGOUA

Source : LINFODROME
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