Interview / Dedi Gotta (artiste-comédien) : « le BBL est une honte pour les Africaines »
Postée le 22-03-2024 / 84 Vues

Le trublion Dédi Gotta s’était confié à abidjanshow.com en janvier dernier. Depuis lors, il a changé sa page Facebook (la nouvelle étant désormais DDG Officiel). Il explique qu’il ne pouvait monnayer l’ancienne en raison des nombreux signalements dont elle était l’objet. C’est que l’acteur-comédien et chorégraphe de 41 ans est un mordu de la satire. Un drôle de mec qui dit les choses comme il les pense. La preuve dans cette interview.

L’humour est un métier facile ?
Non, aucun métier n’est facile. Excusez-moi, même le porno n’est pas facile. Cet exemple, pour dire que tout ce qu’on croit facile ne l’est pas forcément. C’est comme la boxe, la musique, la danse, le théâtre. Rien n’est facile. Tout métier qui se fait avec professionnalisme, rigueur, perfection, vision… Ça peut sembler facile pour ceux qui pense nt que c’est du jeu et que les choses te viennent à l’esprit par hasard. Non ! Toute vidéo, toute mise en scène que je fais est préparée à l’avance.

Et tu continues d’apprendre ?

Bien sûr, c’est vrai que les gens disent que j’ai du talent mais je continue de me perfectionner. Si tu veux être professionnel, bien organisé, il le faut. L’art n’est pas un métier facile, puisque tu n’as pas un salaire régulier. Tu vis au jour le jour. Il faut s’organiser, avoir le mental et la patience. Je le dis tout le temps. Aujourd’hui, la médiocrité a pris le dessus partout. Les gens préfèrent la facilité, la perversion, la débauche.

On applaudit les gens qui font des choses insensées. Le professionnalisme est en train de foutre le camp. De nos jours, c’est le m’as-tu-vu. J’ai l’impression que quand tu veux faire de bonnes choses, c’est rare que les gens t’écoutent. J’ai couru partout pour un spectacle, pour des émissions ou croiser des personnes ici, ça a été difficile (il était en Côte d’Ivoire en décembre dernier : ndlr). Mais je ne baisse pas les bras, parce que quand tu crois en ce que tu fais, crois aussi que les choses vont s’améliorer. Ça va être lent mais ça va se dévoiler un jour.

Tes filles vivent-elles avec toi en Allemagne ?
Non, elles sont en Côte d’Ivoire. Mon rêve n’est pas de vieillir en Europe ou de vivre éternellement ici. Néanmoins, elles viendront, c’est sûr. Pour l’instant, elles doivent apprendre et connaître les valeurs africaines.

Ont-elles la même mère ?
Elles ont la même maman et ce sera le cas pour les prochains enfants, si Dieu m’en donne encore. Je n’aime pas exposer ma vie privée ni trop en parler. Ma vie artistique est déjà assez exposée.

Parlant de vie artistique, reçois-tu parfois des propositions indécentes ?
Oui, politiquement en Afrique et sexuellement en Europe. Surtout côté homosexuel. Ça a le pouvoir aujourd’hui dans ce monde, si tu veux vite percer. Mais j’ai des valeurs morales et spirituelles.

Comment s’est faite ton intégration ?

Elle n’a pas été facile, parce qu’il fallait aller à l’école, comprendre la langue. Donc, si tu n’as pas fait des études en Afrique, tu es déjà “mort” dans le film. On ne s’adapte pas facilement en Allemagne comme en France, en Belgique… Il y a des localités ici où pour croiser un Africain ce n’est pas évident. C’est maintenant, avec le phénomène de l’immigration clandestine, que tu peux croiser des Africains en Allemagne.

Sinon, c’était rare de trouver un Africain dans un “djôssi”. Si tu trouves un Noir en train de travailler dans un bureau ici, c’est généralement une agence de transfert d’argent, Western Union ou MoneyGram. Ou alors, une société africaine qui travaille avec les Allemands. Même le domaine artistique dans lequel je suis, pour avoir des contrats sans le support ou la collaboration d’un Allemand, c’est très difficile. A moins que tu te mettes dans le système des “bêh” (homosexuels : ndlr). Là, ça va aller vite.

Mais comment t’en sors-tu, participes-tu à des spectacles ?
Ici, en Europe, je peux dire que j’ai déjà participé à une soixantaine de spectacles. Si c’est en Afrique, c’est dans la fourchette de 20-30. Il y a aussi des films où j’ai joué dans des séquences. Hélas, la vie est telle que ce sont généralement ceux qui font plus de bruit ou le buzz qu’on voit.

La visibilité dans ce métier attire aussi le regard des filles. Ce sont elles qui font le premier pas vers toi ou l’inverse ?
Il y a les deux cas. Ça dépend de l’attirance et surtout le niveau de la personne qui est en face. Et puis, je suis quelqu’un qui est beaucoup attiré par les formes africaines, les rondeurs. Mais il ne faut pas courir après toutes les femmes. Aujourd’hui, le corps féminin n’a plus de valeur, tout est résumé au matériel, au m’as-tu-vu, la dépravation, etc. En temps normal, c’est l’homme qui va vers la femme. De nos jours, des femmes vont vers les hommes. Dans ce cas, on a déjà des idées arrêtées sur une telle femme. Moi, je préfère faire le pas. Je suis apprécié par beaucoup de dames qui aiment ce que je fais. Après, je ne suis pas dans leur tête pour savoir, si à part mon travail, il y a d’autres choses qui leur plaisent.

As-tu une idée arrêtée des filles qui draguent les hommes ?
Non. En temps normal, aujourd’hui les choses ont évolué. Avant, c’est l’homme qui faisait toujours le premier pas. Il y a deux genres de filles, selon moi. Celle qui va aller vers l’homme si elle est attirée sincèrement. Mais c’est rare. Toutes celles qui le font aujourd’hui, c’est pour solliciter une aide financière derrière. Surtout, s’il est footballeur ou star du showbiz, donc “fructueux” d’après leur expression à la c…, que je déteste ! Parfois aussi, c’est pour assouvir un fantasme. Lire la suite sur https://www.abidjanshow.com/interview-dedi-gotta-artiste-comedien-le-bbl-est-une-honte-pour-les-africaines/

 

Source : ABIDJANSHOW.COM
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