Les images ont été assez éloquentes pour laisser peu de place aux mots. Mariage princier tout simplement, entre Bintou (Ozoua) et Joël (Adama), le weekend dernier. L’union a été célébrée solennellement, d’abord devant Dieu : à la mosquée, jeudi 26 septembre 2024. Ensuite, devant les hommes : à la mairie, samedi 28 septembre dans la commune coquette de Cocody.
La cérémonie civile qui a été officiée par le maire Jean-Marc Yacé himself, dans le paysage pittoresque des jardins de l’Hôtel Sofitel Ivoire d'Abidjan, s'est tenue en présence de la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, un parterre d’invités illustres, des personnalités publiques, des mécènes du monde de la culture, etc. Enfin, ce beau monde s’est retrouvé en toute convivialité dans la salle du palais des Congrès, afin de partager le repas de noces offert par le couple. Passons les détails de l’ambiance et du show.
La réussite de l’événement est à mettre évidemment au crédit du Comité d'organisation. En l’occurrence le chanteur et businessman Molare. Lui qui a tout planifié en lien avec les “élus” du jour, en mettant tout le processus en musique. Il avait à cœur d'organiser une cérémonie mémorable, comme si c’était la sienne. Pari tenu. On attend donc 2025 pour le voir convoler à son tour, ainsi qu’il l’a annoncé lui-même.
Au-delà des superlatifs, l’union entre Bintou et Joël est un symbole. Celui d’une Côte d'Ivoire multiethnique, terre de brassages. Pour cause. Elle, Bintou, est issue d’une famille de confession musulmane. Lui est né d’une famille d’obédience chrétienne. Elle est originaire du nord ivoirien. Lui est natif de l’ouest. Ils se sont rencontrés au sud du pays, où ils se sont unis pour la vie.
Ce mariage devrait servir de leçon ou d’exemple pour ranger aux oubliettes certains vieux clichés et autres concepts qui interdisent les mariages mixtes, entre deux personnes issues de religions et/ou de régions différentes, voire socialement éloignées.
L’union de Bintou et Joël est la célébration, encore une fois, du brassage ethnique qui est depuis longtemps un fait ordinaire en Côte d’Ivoire. Les exemples sont légion, à l’instar d’A’Salfo avec sa charmante Moya en 2007 ou encore Alpha Blondy et l’exquise Aelyssa Darragi en 2020 et leur mariage à la tunisienne… Qui ne se souvient de la somptuosité de ces différentes noces avec la bénédiction de leurs familles respectives ?
Le ciel ne leur est pas tombé sur la tête. Parce qu'il n’y a rien de plus beau que l’amour et que Dieu est Amour, il ne faut pas séparer ce que le Créateur unit. Ce n’est pas le “beau national”, Samuel Eto’o Fils qui a fait le déplacement depuis le Cameroun qui dira le contraire. Encore moins son ami, l’iconique Didier Drogba. Bref, les temps ont bien changé. Les mentalités aussi, comme le chantait déjà Ramsès de Kimon ou encore Jagger dans le morceau “Les Imbéciles”.
Maintenant, au “grain” du quartier, on peut toujours spéculer sur la nature du mariage. Il paraît que c’était une affaire de “Debouts”. Les “Coulés” ont suivi cela de loin, depuis les médias sociaux. Imaginons un instant si la cérémonie avait eu lieu quelque part, dans une de ces communes, sur la place publique du quartier. Ce soir-là, nul doute que dans les ruelles animées et chauffées à blanc par les vrombissements des moteurs de “Gbaka”, de motos et tout ce qui peut produire du vacarme afin de faire “plaisir” à Adama Kerozen, alias Demsy… On aurait tout simplement “djafoule”, en chantant à l’unisson le fameux refrain : «Adama puissanci a magni dê. Puissanci…» Ceci dit, à quand le show à Dioulabougou, Kero ?
François Yéo
Mots clés: #Kerozen #Bintou #Mariage