On ne parle que de ça, depuis ce dimanche matin. Les images de l’humoriste L’Excès (ça se comprend) tournent en boucle sur la toile. Petite tenue en dentelles noires, chapeau de cowboy sur la tête. C’était lors d’un festival le samedi nuit. De quoi choquer les esprits puritains. Mais l’homme est coutumier du fait et semble prendre son pied à travers ces mises en scène.

Le revers de la médaille reste l’image que cela renvoie à l’extérieur. Depuis quelque temps, des pays frontaliers taxent les Ivoiriens de “woubi”, terme du jargon ivoirien qui désigne les homosexuels. Dernière scène humiliante, les huées subies par les Éléphants locaux, traités de “woubi” au stade du 26 mars à Bamako (Mali), le samedi. Après un match nul face aux Étalons A’ du Burkina, les Ivoiriens ont été éliminés à l’issue des tirs au but, lors de ce match comptant pour les qualifications au C hampionnat d'Afriques des nations (CHAN 2025).

Si la Côte d'Ivoire n’est pas foncièrement homophobe, la culture, la tradition, les us et coutumes locales sont aux antipodes des pratiques contre-natures. Un pogrom a d’ailleurs été évité de justesse, il y a quelque temps, dans la commune populaire d’Abobo où une chasse à l’homme avait été ouverte, puis relayée sur les réseaux sociaux. Un communiqué des autorités ivoiriennes avait appelé au calme en condamnant ces actions, d’autant que la loi punit les atteintes au droit de l’homme. Elle observe par contre une neutralité sur la question délicate de l’homosexualité. Ce qui laisse la porte ouverte à toutes les interprétations et autres dérives.

François Yéo