
AprĂšs les Ă©checs rĂ©pĂ©tĂ©s des prĂ©cĂ©dents rendez-vous, les initiateurs de cette autre grandâmesse du couper-dĂ©caler avaient Ă cĆur de rĂ©ussir cette fois. Câest-Ă -dire, organiser une vraie fĂȘte populaire. Mais aussi, unifier le mouvement en rassemblant sur un mĂȘme plateau tous les acteurs de la tendance musicale. Au vu de ce qui sâest passĂ© le 13 septembre 2014, Ă lâesplanade du Palais de la culture, force est de reconnaĂźtre que beaucoup reste Ă faire dans ce milieu.
Et pourtant, le public, les fĂ©rus du rythme musical avaient effectuĂ© nombreux le dĂ©placement du Palais. Pour vivre une bonne ambiance et vibrer avec leurs idoles annoncĂ©es. Mais, au lieu de ça, les spectateurs sont repartis chez eux visiblement déçus de nâavoir pas vu grand chose au Palais. «Je me s
uis vraiment ennuyĂ© tout au long de la fĂȘte. On nâa rien vu dans le programme. On ne sait pas qui dirigeait quoi sur le podium, chacun vient faire ce quâil veut et repart», disait, dĂ©solĂ©, un fan visiblement amer.
Du spectacle sur la scĂšne, Ă la sĂ©curitĂ© en place, ajoutĂ© Ă la sonorisation, câĂ©tait du bricolage. CĂŽtĂ© sĂ©curitĂ© en effet, malgrĂ© la prĂ©sence des forces de lâordre et des vigiles, public et chanteurs se partageaient les mĂȘmes espaces, autour du podium. Car il nâexistait pas de mur de sĂ©curitĂ© entre les artistes invitĂ©s et les spectateurs. RĂ©sultat, on assistera Ă des mouvements de bousculades. CâĂ©tait toute une cacophonie autour de la scĂšne. On se dĂ©menait comme on peut, cĂŽtĂ© artistes, pour avoir accĂšs au podium et prester. Que dire des prestations ? Ce fut une vĂ©ritable foire au «Koumandilé» (travaillement, appellation dans le jargon couper-dĂ©caler), auquel le public a eu droit. Bon nombre de chanteurs de morceaux dits spots vont sâillustrer, tour Ă tour, dans le jeu des atalakus. De nouveaux ââboucantiersââ en quĂȘte de publicitĂ©, sacs en bandouliĂšre (pour la plupart) ont vite fait de prendre le show Ă leur compte. En distribuant Ă tout va des billets de banque sur le podium, lors des passages artistiques. Toute chose qui, ajoutĂ©e aux coupures intempestives de la musique, va agacer les spectateurs. «Si câest une fĂȘte du travaillement, quâon nous le dise. Câest devenu une affaire de mâas-tu-vu. Les artistes quâon est venu voir nâarrivent pas Ă sâexprimer sur la scĂšne», dĂ©plorait une spectatrice venue de Bonoua. Cerise sur ce gĂąteau de mauvais goĂ»t, certains organisateurs improvisĂ©s en MC, nâont pas manquĂ© de se mĂȘler Ă la cacophonie en passant leur temps Ă se produire.
Des tĂ©nors du mouvement, notamment, les membres de la Jet Set, (exceptĂ© Le Molare), Arafat, Serges Beynaud, Abou Nidal, JJK, Dj Lewis⊠annoncĂ©s nâĂ©taient pas lĂ . Ceux qui sont arrivĂ©s nâont pas tous eu le temps de prester. Tels Debordo Leekunfa, Safarel Obiang... trĂšs trĂšs remontĂ©s contre les organisateurs. Finalement, câest par une partie de scĂ©nario de Le Molare accompagnĂ© de Ange Farot et bien dâautres boucantiers que le show a pris fin autour de minuit.
Inzah D.