
Au Sénégal, la polémique suscitée par une note interne qui demandait aux employées du Grand théâtre de Dakar de ne plus porter de perruque ou de cesser de se dépigmenter la peau a eu raison de son interdiction. Mardi 15 juillet, La direction du théâtre public a officiellement annulé la note de service après une vague d’indignation dénonçant le caractère discriminatoire de ce document envers les femmes.
À Dakar, la note du Grand théâtre interdisant le port de perruques, d'extensions et la pratique de la dépigmentation, rendue publique sur les réseaux lundi 14 juillet a immédiatement suscité une avalanche de réactions indignées. Cette dernière était jugée discriminatoire envers les femmes pour les uns ou comme une a
tteinte à la liberté individuelle pour les autres.
Pour le chargé de communication du Grand théâtre, il était normal que cette institution au service du public la retire, mais Alioune Badaré Mané tient à clarifier. « On a juste voulu faire passer une information. C'était dans le but de véhiculer la culture et l'identité africaine à travers nos agents, mais vu que le public n'a pas du tout apprécié, le Grand théâtre a retiré la note. Maintenant, libre à toute personne de s'habiller comme elle veut », affirme-t-il.
De nombreuses féministes appellent à la vigilance
Cependant, l’incompréhension quant à l’objectif visé par cette interdiction de porter des perruques et de se dépigmenter demeure, comme l’explique l’écrivaine et chercheuse en sociologie du genre, Ndeye Fatou Kane. « Je me dis que les valeurs panafricaines sont un fourre-tout. On parle de quelles valeurs ? Qu'est-ce que l'on met dedans ? On sait très bien que la dépigmentation est une pratique mortelle, mais à quel moment est-ce qu'on se donne le droit, en tant que directeur d'une structure telle que le Grand théâtre, de dire qu'elles (les femmes) ne se dépigmentent pas et doivent enlever leur perruque ! Donc, logique pour logique, cette note aurait dû aussi s'inscrire au même titre pour les hommes et leur dire ne mettez plus de costumes européens. Qui sont-ils en fait pour décider de ce que les femmes doivent faire ? C'est misogyne ! », s'insurge Ndeye Fatou Kane.
Au sein de la société civile, de nombreuses féministes appellent à la vigilance face aux nouvelles autorités et leurs ambitions pour les femmes. Elles rappellent le peu de femmes membres du gouvernement : 4 sur 25 seulement ainsi que la disparition du ministère de la Femme, devenu celui de la Famille. Lire la suite sur https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250716-s%C3%A9n%C3%A9gal-grand-th%C3%A9%C3%A2tre-dakar-note-pol%C3%A9mique-depigmentation-femmes
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