Gohou Michel dévoile ses nouveaux projets
Postée le 03-11-2014 / 1173 Vues

Comment expliquez-vous votre présence à Korhogo?


Je suis lĂ  dans le cadre de mes fonctions d’artiste. Je suis ici pour cĂ©lĂ©brer les arts. J’entendais apporter mon grain de sel Ă  la rĂ©ussite de cette fĂȘte. Car je n’hĂ©siterai pas Ă  donner ce que je peux, quand il le faut, pour l’avancement des arts partout oĂč je suis sollicitĂ©.  


 


Vous avez pris part au cĂ©rĂ©monial de la premiĂšre journĂ©e du Fassa, qu’avez retenu des festivitĂ©s?


J’ai pu me rendre compte de la diversitĂ© du patrimoine culturel sĂ©noufo, avec les dĂ©filĂ©s et les parades de danses traditionnelles. On sait que l’Afrique regorge de beaucoup de potentialitĂ©. ParticuliĂšrement ici au Nord, nous avons vu des danses qu’on n’a pas encore suffisamment promues, mais en plus de nombreuses valeurs qui mĂ©ritent d’ĂȘtre vulgarisĂ©es. C’est en cela que ce festival est le bienvenu. Il va montrer aux yeux de toute la CĂŽte d’Ivoire, de toute l’Afrique et au reste du monde, les potentialitĂ©s culturelles de la rĂ©gion. Il ressort ce qui Ă©tait cachĂ© dans nos terroirs. Je souhaite ardemment que ce type de festival soit créé dans toutes les rĂ©gions du pays, de maniĂšre Ă  ce que chaque trimestre, on puisse mettre en confrontation les arts des diffĂ©rentes rĂ©gions


 


On vous voit de moins en moins au pays et j’imagine que votre programme est trĂšs chargĂ©?


On peut le dire dans une certaine mesure, parce qu’en dĂ©but du mois prochain (dĂ©cembre), je dois aller pour les ''Discop'' (un marchĂ© de cinĂ©ma) qui se passent en Afrique du Sud, pour prĂ©senter notre palmarĂšs, depuis les ''Guignols d’Abidjan'', en passant par ''Ma famille'', les studios 225, les productions que j’ai faites en dehors de la CĂŽte d’Ivoire, etc. C’est la somme de tout ça qui sera en attraction. Je pars avec la dĂ©lĂ©gation ivoirienne, qui est composĂ©e de trois professionnels du cinĂ©ma. Guy Kalou et Akissi Delta. AprĂšs l’Afrique du Sud, on sera au Congo pour un autre festival qui va commencer Ă  Brazzaville pour prendre fin Ă  Oyo, dans le village natal du prĂ©sident de la RĂ©publique, Sassou N’guesso. J’ai un tournage de film Ă  terminer Ă  LomĂ©.


 


Que deviennent les ''Guignols d’Abidjan''?


Les ''Guignols'' sont lĂ  oĂč on les a dĂ©posĂ©s. Mais, pour l’instant, ils n'ont pas de  plates-formes d’expression qui peuvent les relancer. Parlant de plate-forme, je fais allusion au tournage de film. On sait que les tournages sont Ă©normes et lourds. Aujourd’hui, on n’a plus le droit Ă  la mĂ©diocritĂ©. La tendance est Ă  la perfection et pour y parvenir, il faut vraiment mettre la main Ă  la poche.


 


Qu’en est-il de votre collaboration avec Daniel Cuxac?


Il y a longtemps que nous avons arrĂȘtĂ© de travailler avec Daniel Cuxac. Les derniĂšres productions des ''Guignols'' ont pu ĂȘtre possibles grĂące Ă  l’apport d’OusmenĂšse, un chanteur français qui a bien voulu nous apporter son appui. Mais, avec la recrudescence du piratage, il s’est repliĂ©. Parce que ça ne sert Ă  rien d’investir dans un film et de ne pas pouvoir en tirer des dividendes. Cela dĂ©courage les producteurs Ă  venir vers nous.


 


Qu’en est-il de votre collaboration avec Akissi Delta, peut-on attendre quelque de vous aprùs ‘’Ma Famille’’?


Je voudrais prĂ©ciser que le projet ‘’Ma famille’’ est une initiative de Delta. Elle a eu besoin de nous pour le faire fonctionner, et nous avons travaillĂ© sur le projet. A cet effet, elle a fait appel Ă  des acteurs qu’elle connaissait dĂ©jĂ , et nous avons tous rĂ©pondu Ă  son appel de façon spontanĂ©. Nous sommes venus et chacun a apportĂ© son grain de sel. Le film a rĂ©ussi, au point oĂč l’exploit est allĂ© mĂȘme au delĂ  de nos attentes.  ‘’Ma famille'' a traversĂ© les frontiĂšres. Mais, il fut un moment oĂč Delta Ă©tait fatiguĂ©e et manquait d’inspiration. C’est comme ça qu’elle a arrĂȘtĂ©, pour ne pas que les films soient des reprises oĂč les scĂ©nari et les jeux se ressemblaient. C’est ainsi qu’elle a demandĂ© qu’on arrĂȘte, le temps de faire une tĂȘte nouvelle et de revenir avec de nouvelles idĂ©es. C’est dans cette attente que nous sommes restĂ©s. Et nous avons Ă©tĂ© sollicitĂ©s par une autre structure parce que nous sommes en free-lance, et nous vivons de ce travail. Nous nous sommes donc retrouvĂ©s avec cette autre structure. LĂ -bas aussi, le contrat est Ă  terme. Actuellement, Delta a fini d’écrire la suite de ''Ma famille'' et plus d’une centaine d’épisodes sont prĂȘtes. Elle nous a dĂ©jĂ  contactĂ©s. Chacun a donnĂ© son accord. Je veux parler de ceux qui sont lĂ , car vous ĂȘtes sans savoir qu’il y a eu des dĂ©cĂšs dans le groupe. Pour le reste, tout le monde a donnĂ© son accord par rapport Ă  une reprise. Si je m’en tiens au programme, nous devrons pouvoir reprendre le tournage au mois de dĂ©cembre ou janvier prochain.


 


Quel est ton regard sur le cinéma ivoirien ?


Peut-on parler de cinĂ©ma en CĂŽte d’Ivoire? C’est un dossier assez large, trĂšs lourd et brĂ»lant Ă  la fois. Nous, c’est le mĂ©tier que nous avons choisi, parce que quand tu pars du théùtre, l’aboutissement, c’est le cinĂ©ma. Aujourd’hui, le cinĂ©ma est en train de mourir, puisqu’il n’existe plus de salle. Les salles ont fait place aux Ă©glises. MĂȘme si on a un film sous la main, on ne sait plus oĂč le diffuser. Par contre, le Burkina Faso a maintenu  ses salles de cinĂ©ma, au point oĂč si aujourd’hui on a un film sous la main, on est obligĂ© d’aller le projeter soit au Burkina, soit dans un autre pays comme le Cameroun. Ce n’est pas  normal qu’un grand pays comme la CĂŽte d’Ivoire n’ait pas salle de cinĂ©ma. Les grandes salles de cinĂ©ma qu’on a connues par le passĂ© sont transformĂ©es en Ă©glises.


 


Michel Gohou, on vous a vu rĂ©cemment Ă  l’Ile de Mayotte sur les rĂ©seaux sociaux, oĂč vous avez drainĂ© un monde fou, si loin de votre pays?


Cela prouve que le travail qu’on fait ici est bien suivi aussi ailleurs. Ça fait toujours plaisir. Cela prouve que le travail qu’on fait est bien suivi ici et ailleurs. On se rend compte que les sujets qu’on choisit ne relĂšvent pas du hasard. Bien au contraire. Il y a aussi le jeu qu’on fait bien, parce qu’il est de qualitĂ©. Une bonne marchandise s’écoule seule. C’est justement parce que le travail qu’on fait rĂ©pond aux besoins des consommateurs.


 


Entretien réalisé par Germain DJA K, envoyé spécial à Korhogo

Source : L'Inter
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