⹠ça baigne pour toi, depuis quelque temps !
- Je mets tout ça sur le compte de la bĂ©nĂ©diction divine. Câest grĂące Ă Dieu que je suis Ă ce stade. Les diffĂ©rents concerts que jâai donnĂ©s au Palais de la culture, ont tous eu du succĂšs. Je suis sollicitĂ© et je tourne beaucoup.
⹠Tu enchaßnes les sons, tu es visiblement inspiré ?
- Jâai plus dâune centaine de beats aujourdâhui. Ecoutez, moi je nâattends pas, dĂšs que je suis inspirĂ©, je rentre en studio. Mon inspiration vient de partout. Les personnes de mon entourage, les fans me font souvent des suggestions. Jâessaie de rĂ©cupĂ©rer ce qui est bon et je fais mes compositions.
âą KĂ©djĂ©vara, câest lâhomme aux nombreux feats ? g>
- Avec les featurings, on apprend toujours. Je ne suis pas contre les feats, pourvu que jây gagne au plan professionnel.
âą DâoĂč est venue lâidĂ©e de ta collaboration avec les jeunes de la formation Bana C4 ?
- Bana C4 , eux et moi aujourdâhui, câest vraiment une mĂȘme famille. Ce sont des mecs super cool que jâai rencontrĂ©s pour la premiĂšre fois lors dâun concert ici Ă Abidjan. On sâest retrouvĂ©, on a sympathisĂ©. On sâest dit, pourquoi ne pas faire quelque chose ensemble. Câest ainsi quâon a enregistrĂ© un single âTchingui-tchinguiâ en 2014, qui a bien marchĂ©.
âą On te classe dans le trio de tĂȘte des meilleurs chanteurs couper-dĂ©caler du moment, quâen dis-tu ?
- Câest le travail qui paye. Jâavoue quâau dĂ©but, quand on commençait Ă chanter, câĂ©tait juste pour sâenjailler (amusement) entre nous, mais aprĂšs, on sâest rendu compte que câest un mouvement dans lequel on pouvait vraiment gagner notre vie. Si tu es un artiste conscient, au couper-dĂ©caler, tu vas tâen sortir. On dit souvent :  «Ce qui te donne Ă manger, il ne faut pas jouer avec».
âą Dis-nous franchement, câest  qui le numĂ©ro 1 du couper-dĂ©caler actuellement ?
- Vous voulez savoir qui est le leader du couper-dĂ©caler en ce moment (Il sourit et se reprend), câest Douk Saga. Il reste et demeure lâunique leader du couper-dĂ©caler. Sâil y a des gens qui vous disent que câest eux les meilleurs, ça nâengage quâeux. Moi, je ne rentre pas dans ça. Je ne suis pas lĂ pour me comparer Ă qui que ce soit. Je passe plus mon temps au travail, câest le public qui va juger.
⹠«Tchoukou-tchoukou, Nongon-nongon, Bas tuyau, Poutou banier, A lolo Ă loloâŠÂ», on trouve que tes concepts sont beaucoup ââsexyââ ?
- Si je ne suis pas grossier, Dieu merci. Mes amis et moi, nous on est trĂšs zen. On nâest pas du tout fermĂ©. Il nous arrive dâinventer nâimporte quoi pour amuser la galerie. Ce sont ces petites choses qui nâont souvent aucun sens, quâon met souvent en chanson pour amuser le public.
âą Il paraĂźt que tu nâaimes pas trop les mĂ©dias. pourquoi ?
- Câest parce que je me mĂ©fie beaucoup. Et puis, je ne suis pas un artiste qui aime les tapages, crĂ©er le buzz autour de soi , ça ne mâintĂ©resse pas. Je nâai jamais demandĂ© Ă un homme de mĂ©dia de me faire une lucarne. Je me suis fait tout seul, parce que pour moi, si tu es bon, que tu as du talent, le public va tout de suite tâadopter.
⹠Tu as un secret pour réussir ?
- Pas du tout, je suis seulement du genre Ă ne pas badiner avec le travail. Quand je ne suis pas en train de prĂ©parer un beat, je mâennuie. Je mise beaucoup sur les vidĂ©os. Je paye cher pour faire des clips de belles factures.
⹠Un moment, tu étais trÚs remonté contre les  mauvaises langues ?
- Il y a trop de charognards dans le show-biz. Les gens sont mĂ©chants et hypocrites. Ils sont toujours prĂȘts Ă te glisser des peaux de bananes sous les pieds. Un moment donnĂ©, je ne sortais pas de sons, il sâest trouvĂ© des gens que je connais trĂšs bien dâailleurs, pour dire que KĂ©djĂ©vara est fini, il est tombĂ©.  Il y a trop de jaloux dans le systĂšme. Si tu ne sais pas oĂč mettre les pieds, les gens vont finir par tâavoir.  Moi, je suis au travail et jâavance, tant pis pour les jaloux. Je ne tiens vraiment pas Ă parler des choses qui ne peuvent pas me faire avancer.
⹠Avec toi, on trouve Arafat, Beynaud, Bébi Philip, des chanteurs couper-décaler et par ailleurs, arrangeurs. Un effet de mode ?
- Jâai appris le mĂ©tier de lâarrangement sur le tas, je nâhĂ©sitais pas Ă apprendre auprĂšs de ceux qui Ă©taient dĂ©jĂ dans le mĂ©tier. Lorsque je suis bloquĂ©, je viens voir des devanciers pour mâaider. Quand je commençais dans mon studio Ă la maison, je me suis dâabord achetĂ© un ordinateur et un piano ensuite, avec lâargent de quelques spectacles. Petit Ă petit, jâai pu lâĂ©quiper aujourdâhui. Et câest lĂ que je fais tout et je passe tout mon temps.
âą Mais, lâon vous reproche de bien arranger vos sons par rapport Ă ceux des autres chanteurs qui viennent vers vous ?
- Câest juste une impression. Que les gens arrĂȘtent de chercher la petite bĂȘte partout. Franchement, je ne crois pas quâon puisse arranger un chanteur et ĂȘtre jaloux de celui-ci. Vitale, Ava Diez et Maman Allany ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de mes arrangements. Et tous ces artistes passent sur les chaĂźnes cryptĂ©es, câest plutĂŽt une fiertĂ© pour moi qui ai fait leurs arrangements.
⹠On dit aussi que tu aimes les accessoires, les grosses cylindrées ?
- Ecoutez, au couper-dĂ©caler, si tu veux quâon parle de toi, il ne faut surtout pas te nĂ©gliger. Oui, ici, lâhumilitĂ© nâa pas sa place. Jâai Ă©tĂ© longtemps humble, ça ne mâa rien apportĂ©. Auj,ourdâhui, Tout le monde veut faire du tape Ă lâĆil. Les gens faisaient leur bruit, je suis allĂ© mâacheter une Hummer et câĂ©tait juste aprĂšs aprĂšs mon premier concert au palais de la culture. Aujourdâhui, je me suis fait une collection de voitures, pour me faire respecter aussi.
âą Oui, mais, tu penses tout de mĂȘme Ă ton avenir ?
- Je suis un garçon conscient qui a la tĂȘte sur les Ă©paules. Avant de faire tout ça, jâai pensĂ© Ă avoir un toit. Câest pour cela que jâai pris conseil auprĂšs de ma mĂšre (Antoinette Allany), qui mâa encouragĂ© Ă mâacheter un terrain Ă la RiviĂ©ra. Jâai aussi crĂ©Ă© ma propre structure de production, un label qui est dans lâĂ©vĂ©nementiel et la production. Sans oublier que jâai un bar Ă la RiviĂ©ra Palmeraie.
âą Tu nous confiais que câest ta mĂšre (Antoinette Allany), qui gĂšre ton argent ?
- CâĂ©tait surtout Ă mes tout dĂ©buts. Et je me souviens que câest Arafat qui me dĂ©posait souvent avec sa voiture sur les lieux des spectacles. Pendant mes prestations, quand les gens ont «travaillé» sur moi, je venais voir la vieille (sa mĂšre) et je lui dis «Tiens maman, voilĂ ce que jâai gagnĂ© aujourdâhui». Ma mĂšre mâa permis de me faire des Ă©conomies et ça mâa beaucoup aidĂ©.
âą Quâest-ce quâelle reprĂ©sente pour toi aujourdâhui ?
- Je suis ce que je suis aujourdâhui grĂące Ă elle. Câest elle qui me donne de bons conseils, elle me soutient toujours dans ce que je fais.
âą Tu lui as mĂȘme achetĂ© une voiture ?
- Elle mĂ©rite plus que cela. Je ferai plus pour elle tant que jâen aurai les moyens.
âą Et quand ta mĂšre dĂ©rape quelquefois, dans ses sorties dans les mĂ©dias, quâest-ce que ça te fait ?
- Franchement, ça me gĂšne. Je nâai jamais apprĂ©ciĂ© cela. Je ne manque pas de lui dire que ce nâest pas bon pour son image et celle de ses enfants.
⹠Et comment réagit-elle ?
- Câest ma mĂšre, je ne vais pas la renier pour ça. Mais je lui ai toujours fait savoir que je ne suis pas content. Et pas dâaccord avec certaines de ses sorties dans les mĂ©dias. On discute, je lui parle franchement. Elle me dit que ce sont les autres qui lâagressent ou la provoquent. Je lui ai dis «ArrĂȘte maman, je nâaime pas ça». Je crois quâelle a compris aujourdâhui.
âą On en vient Ă toi. Kedjevara est-il un cĆur Ă prendre !
- Pas du tout. Je suis occupĂ© (il sourit). Et cela fait un bon moment quand mĂȘme.
⹠Tu vis avec ta dulcinée ?
- Non, on vit sĂ©parĂ©ment. En fait, câest une Benguiste. Elle vit Ă Paris. Lorsque jâai un bout de temps, ou je suis en tournĂ©e en France, je vais la retrouver.
âą Le mariage, tu y penses ?
- (Il sourit) Bien entendu, je ne vais quand mĂȘme pas rester cĂ©libataire toute ma vie !