• Vous êtes partis à Paris il y a quelques mois pour participer à la célébration des 25 ans du Zouglou. Depuis, vous y êtes toujours. Que se passe-t-il ?
- Beh… il se passe qu’après la fête des ‘’25 ans du Zouglou’’, nous avons eu beaucoup d’autres sollicitations pour des spectacles à travers la France. Nous les avons honorées parce qu’il y a longtemps que le groupe Aboutou Roots ne s’était pas produit en Hexagone. Cela nous fait beaucoup de bien. Ensuite, on s’apprêtait à rentrer en studio pour l’enregistrement de notre nouvel album. Et comme on a retrouvé notre bassiste fétiche Armand Effi à Paris, on a commencé à travailler avec lui dans son studio au Bourget. Et le boulot est bien avancé.
• Armand Effi a fai t les basses de vos albums à succès. Mais c’est la première fois - qu’il va arranger entièrement une de vos publications ?
- Tout à fait. Et on l’a choisi pour son expérience et son ouverture musicale. Le fait qu’il ait aussi son studio est un gros atout par rapport au travail. Et notre nouveau producteur parisien Michel Kougbo a approuvé notre choix.
• Aboutou, c’est le Youssoumba avec beaucoup d’ouvertures. Que nous réserve le groupe cette fois-ci ?
- Nous ne dérogeons pas à notre philosophie, qui est le brassage musical qui enrichit. Il ne saurait être question pour nous de faire uniquement le Youssoumba qui est de notre région. Parmi les 10 titres, il y a du Youssoumba, du Zouglou, du Couper-Décaler et du Naïja nigérian.
• Vous donnez souvent beaucoup de conseils dans vos chansons. Comme dans votre célèbre titre ‘’Jolie femme, protège-toi’’, sorti en 1996. De quoi parlez-vous aujourd’hui ?
- On colle toujours à l’actualité, car nos messages sont le reflet de la société, ce qu’elle vit. Et aujourd’hui, l’immigration clandestine fait rage au sein de la jeunesse ouest-africaine. Nous en parlons pour sensibiliser la jeunesse et interpeller les autorités sur ses causes. On parle aussi de la jalousie, de la pauvreté, de l’abus de l’alcool… On fait aussi un clin d’œil à nos mamans et papas qui nous ont donné la vie. Tous ces messages sont en français, dida et avikam.
• Et la belle surprise sur cette 8ème œuvre qui sort début 2016, selon votre producteur, c’est que Akess Bilo et René Bibi interprètent aussi des titres ?
- C’est exact. On a décidé ensemble que mes deux autres frères et amis chantent aussi des titres. Cela peut varier aussi les choses, apporter d’autres sensibilités et d’autres colorations à l’album. Ça peut aussi enrichir et renforcer la cohésion du groupe. En tout cas, on chantera tous les trois désormais.
• Au moment où votre nouveau bébé est en gestation, vous Angelo Papa, vous avez semble-t-il, retrouvé l’amour à Paris ?
- (Il rit) Je ne voudrais pas vraiment en parler, sinon c’est vrai. J’ai retrouvé l ‘amour de ma vie.
• Et c’est votre ancienne femme ?
- Oui, c’est Fatou mon ancienne compagne. On s’est remis ensemble grâce à l’amour et au Seigneur Tout-Puissant.
• Pourquoi vous étiez-vous séparés ?
- En fait, on n’a pas fait d’histoire en tant que tel. Je vivais avec elle en France et à un moment donné je suis rentré à Abidjan. Et pour certaines raisons, je ne suis pas retourné souvent à Paris. L’éloignement a commencé à faire son effet. Des incompréhensions se sont installées, alors qu’on avait des projets. C’était difficile à gérer et notre couple a commencé à battre de l’aile. Alors que l’amour était toujours là . Et ce dernier voyage à Paris nous a permis de mettre les choses au point et recoller les morceaux pour repartir de plus belle.
• Donc Fatou et toi, c’est de nouveau ‘’collés-serrés’’ ?
- (Il rit) Ouii ! C’est redevenu comme lors des premiers jours.
• Avez-vous de nouveaux projets ?
- Bon, on profite d’abord de notre bonheur, de nos retrouvailles. Le mariage, les enfants, on y pense. Mais tout cela est entre les mains de Dieu.
• Avez-vous résolu le problème de l’éloignement ?
- C’est à moi de faire l’effort nécessaire pour faire la navette de façon régulière entre Paris et Abidjan. Pour être souvent avec ma compagne. Elle fera aussi ce qu’elle peut de son côté, pour venir à Abidjan par rapport à son emploi du temps. Beaucoup d’artistes sont dans ma situation et leurs couples se portent bien. Il faut donc que je m’organise pour gérer la situation, afin de préserver l’harmonie de mon couple.
Par téléphone par Eric Cossa