La dengue revient en force dans le District d'Abidjan : plusieurs morts, Cocody et Bingerville les plus touchés
Postée le 06-10-2022 / 547 Vues

Une réunion a été tenue, ce mercredi 5 octobre 2022, à la préfecture d’Abidjan avec les représentants des collectivités pour contrer la 5ème épidémie de dengue qui sévit en Côte d’Ivoire.

La 5ème épidémie de dengue en Côte d’Ivoire dont le bilan en fin septembre 2022 fait état de 380 cas suspects et 3 décès a poussé le directeur de l’Institut national d’hygiène publique (INHP), Professeur Bénié Bi Vroh Joseph, à tenir, ce mercredi 5 octobre 2022, une réunion d’urgence avec les représentan ts des collectivités du District d’Abidjan, à la préfecture d’Abidjan, au Plateau.

Cette réunion présidée par la secrétaire générale de préfecture, Mme Sagou Paule, a vu la participation du Conseiller pour les maladies transmissibles et non transmissibles et responsable des urgences Bureau OMS Côte d’Ivoire, Ambroise Ané, et de Protais Ndabamenye (Breakthrough Action).

Briser le cycle de reproduction du moustique tigre

L’objectif étant de faire des représentants des collectivités des relais en vue de la campagne de sensibilisation sur les mesures d’hygiène à prendre pour briser le cycle de reproduction du moustique tigre (aedes aegypti), responsable de la dengue.

Selon le directeur de l’INHP, ce moustique tigre (de couleur noir-blanc) a besoin de deux choses pour se reproduire : l’eau (claire) et le sang. « Il pond dans les eaux claires et a besoin de sang. S’il a pondu les œufs, au bout d’un mois, vous avez le moustique adulte », a-t-il souligné, avant d’ajouter qu’il a besoin de sang pour que ses œufs murissent. En piquant l’homme, il lui transmet le virus de la dengue. Ce moustique a la particularité de piquer la journée.

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La maladie se manifeste par la fièvre, les maux de tête, la fatigue intense, les courbatures, les douleurs musculaires, le manque d’appétit. « Mais c’est le laboratoire qui va confirmer que c’est la dengue », précise le professeur Bénié.

Selon le directeur de l’INHP, il y a 4 types de dengue dont la plus dangereuse est la dengue 3. « Le type 3 peut entrainer le saignement du nez, de la bouche, au niveau des selles et cela peut entrainer la mort », souligne-t-il.

« Il faut prendre des dispositions pour pouvoir lutter efficacement contre cette épidémie »

« A la date de fin septembre 2022, nous enregistrons 380 cas suspects avec 149 cas de la dengue type 3, la dengue la plus dangereuse, celle-là même qui est à l’origine des décès le plus souvent. On a déploré malheureusement 3 décès sur l’année 2022. C’est une maladie qui persiste. Le virus est là. Les moustiques sont là dans les différents quartiers où on a fait les investigations. Il faut prendre des dispositions pour pouvoir lutter efficacement contre cette épidémie », recommande-t-il.

Cette lutte commence par la destruction des gites larvaires, lieux de reproduction de ces moustiques tigres, notamment les boites vides, les pneus usés, les pots de fleurs ou tout récipient dans lequel de l’eau claire reste pendant au moins une semaine. Ces moustiques se reproduisent aussi dans les retenues d’eau des feuilles de bananier.

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A en croire le professeur Bénié, le programme de sensibilisation va débuter la semaine prochaine. « Nous sommes dans une situation d’urgence. Donc on va débuter le plus rapidement possible. Dès la semaine prochaine, nous allons entrer en contact avec la commune de Cocody avec laquelle nous avons l’habitude de travailler pour mettre en place un certain nombre d’activités, notamment une activité de sensibilisation des communautés avec des activités de terrain qui sont prévues », a-t-il dit.

Et de poursuivre : « Après Cocody, nous allons passer à d’autres quartiers, notamment Bingerville et cela va s’étendre sur l’ensemble de toutes les communes du District autonome d’Abidjan ».

Pour sa part, Mme Sagou Paule, secrétaire générale de préfecture représentant le préfet d’Abidjan, a précisé que cette rencontre visait à informer les autorités communales sur la présence de cette maladie, ses manifestations et sur le danger qu’elle représente.

« Ce qui est attendu de ces autorités, c’est de pouvoir nous aider à atteindre les populations par des activités proximité, en éliminant les gites larvaires. Pour les directives, c’est de faire l’assainissement du cadre de vie en éliminant tous les réceptacles d’eau », recommande-t-elle.

Pour rappel, la première épidémie de dengue en Côte d’Ivoire a lieu en 2008, avec 2 cas. Deux ans plus tard (2010), est apparue la seconde avec 29 cas dont « un décès d’une personnalité importante de ce pays », selon le professeur Bénié. La 3ème épidémie a eu lieu en 2017 avec 312 cas dont 2 décès et la 4ème, en 2019 avec 291 cas dont 2 décès.

La majorité des cas se trouve à Abidjan, notamment à Cocody et à Bingerville. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la campagne de sensibilisation débutera dans le district d’Abidjan, avant l’intérieur du pays.

Adolphe ANGOUA

Mots clés: #Abidjan
Source : LINFODROME
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