L'entraîneur Ernesto Valverde, qui n'a jamais réussi à se faire accepter au FC Barcelone, a été remercié lundi et remplacé par l'ex-technicien du Betis Séville Quique Setien.
Barça-Valverde, divorce acté. Lâché par ses dirigeants, critiqué pour son jeu terne et pragmatique malgré deux Liga remportées (2018, 2019), l'entraîneur Ernesto Valverde a été limogé par le FC Barcelone, lundi 13 janvier, et remplacé par le technicien Quique Setien.
La situation ne pouvait plus durer : désavoué par les fans et en interne, Valverde, déjà sur la sellette au creux de l'automne, a payé cher la défaite du Barça en demi-finale de la Supercoupe d'Espagne contre l'Atlético Madrid (3-2) jeudi, son dernier match passé sur le banc catalan.
Le club et le technicien sont parvenus à un accord pour mettre un terme au con trat qui les unissait, a indiqué le Barça lundi en soirée, en ajoutant dans un communiqué séparé avoir trouvé un accord avec Quique Setien jusqu'au 30 juin 2022.
Les dirigeants blaugranas, réunis lundi après-midi au Camp Nou pour trancher l'avenir de Valverde, ont décidé de confier les clés de l'équipe à cet ex-milieu de terrain de l'Atlético Madrid (3 sélections en équipe d'Espagne en 1985-1986) qui a notamment entraîné Las Palmas et le Betis Seville.
Il signera son contrat mardi et sera présenté à la presse à 13 h 30 GMT au Camp Nou. Il sera sur le banc dimanche au Camp Nou pour la réception de Grenade, son premier match au Barça.
Valverde, Fourmi trop discrète
Avec Setien, le Barça va-t-il enfin se réveiller de cette semaine cauchemardesque ? Eliminé en Supercoupe, privé de son attaquant-star Luis Suarez pour quatre mois (opéré du genou droit), le club blaugrana doit maintenant affronter un changement de coach, après la désillusion Valverde.
Qu'est-ce qui a mal tourné entre le Txingurri (fourmi, en langue basque) et le Barça, pour que le club catalan décide de licencier un entraîneur en pleine saison pour la première fois depuis janvier 2003 et le limogeage de Louis Van Gaal ? Sa philosophie de jeu et son fonctionnement sont similaires à ceux du Barça, avait pourtant commenté en 2017 le président du Barça, Josep Maria Bartomeu, au sujet de Valverde lors de sa présentation.
Les raisons de ce divorce sont multiples. D'abord, Valverde a payé les deux déconvenues majeures en Ligue des champions, les remontadas contre la Roma en quart de finale en 2018, et Liverpool en demi-finale en 2019.
Ensuite, son jeu pragmatique, loin du tiki-taka des glorieuses années Guardiola, n'a pas convaincu, et son manque de résultats sur le plan européen (malgré deux Liga remportées en 2018 et 2019) fait tache, à côté des 9 titres sur 13 possibles glanés en trois saisons par son prédecesseur, Luis Enrique.
Les petits ponts, les feintes et les passements de jambe, c'est un peu la Chantilly du football. Ce n'est pas une finalité, juste des moyens de parvenir à ce qui est pour moi le véritable plaisir de ce jeu : la victoire, expliquait Valverde dans un entretien au magazine So Foot, en 2013.
Un fil relie Guardiola à Setien
Malgré les bons résultats du Barça obtenus cette saison – leader de Liga ex-aequo avec le Real Madrid –, un changement devait intervenir pour rendre au plus vite son ADN au club catalan.
Ce sera la mission de Quique Setien, disciple de Louis van Gaal et technicien reconnu en Espagne pour son sens du beau jeu, qui a notamment damé le pion à l'Argentin Mauricio Pocchetino pour le poste, décliné par la légende Xavi.
Il existe un fil qui relie Guardiola à Setien, avait confié Marc Bartra, défenseur passé par le Barça et le Bétis, en septembre 2018 au journal El Pais. Dans ce Bétis (de Setien), j'ai retrouvé l'entraînement que je suivais avec Guardiola et Luis Enrique, avait-il ajouté.
Malgré cet amour réciproque, Quique Setien, dernier entraîneur à avoir gagné au Camp Nou (4-3 le 11 novembre 2018 avec le Betis), n'échappera à la nécessité de résultats immédiats, malgré les absences en attaque – pour cause de blessure – de Suarez jusqu'à mi-mai et d'Ousmane Dembélé jusqu'à fin février.
Cela commencera dès le 25 février, où Setien plongera dans le grand bain avec, en guise de premier match de Ligue des champions, un 8e de finale aller décisif contre Naples, après les désillusions européennes de Valverde... et, déjà, un clasico retour des plus brûlants contre le Real Madrid, le 1er mars.