Abobo : en colère à cause d'une ordure jetée, un éboueur commet un meurtre en pleine rue
Postée le 25-03-2020 / 260 Vues

Kouassi K., 30 ans, est éboueur dans une grosse entreprise de ramassage d’ordures de la place. Cela est bien vrai. Et il revendique ce job que d’aucuns prennent pour avilissant, avec beaucoup de fierté. En revanche, il n’est pas question que l’on assimile sa personne aux détritus qu’il est sensé débarrasser de la ville. Ce n’est pas acceptable. Et pour ça justement, rien que pour ça, il a tué. Et est devenu meurtrier.

Concernant, en effet, cette triste affaire, rapportent nos sources, on apprend que le matin du Vendredi 13 Mars 2020, Kouassi K., accroché à l’arrière de son camion de service, en compagnie de collègues, sillonne les rues d’Abobo, en vue de récupérer les immondices contenues dans des poubelles.

Plus tard, la ronde de la traque aux ordures les conduit à hauteur de la pharmacie « La Mé ». En ces lieux, ces collègues et lui, bien entendu, doivent prendre des poubelles pour en déverser le contenu dans leur camion.

Et à cet effet, deux des éboueurs, dont Kouassi K., mettent pied à terre. Au même moment, vint à passer un « gbaka » roulant en direction d’Adjamé. Pour certainement prendre un client qui attend en face de la pharmacie « La Mé », le minicar de transport en commun marque un arrêt.

Et là, un des occupants de ce véhicule commet une maladresse. C’est qu’à travers la vitre, ce passager qui n’a aucun sens de la propreté, balance une petite bouteille qu’il venait de vider de son jus à grandes gorgées.

Malheureusement, le sachet vient buter sur Kouassi K. L’éboueur entre dans une colère noire. On le voit se diriger tout en rogne, en direction du minicar et signifier vertement au passager, qui vient de lui balancer le sachet vide, qu’il est loin d’être une poubelle.

A cet instant précis, entre en scène l’apprenti du « gbaka ». Il s’agit de Sanogo Stéphane, un élève en classe de 3è. Lui qui en cette période de congé forcé consécutif à la fermeture des écoles imposée par le mortel coronavirus, comble son « chômage » par ce petit boulot qui lui fait gagner un peu d’argent. Que se passe-t-il à la suite de leur contact ?

En tout cas, c’est lui qui, au lieu et place du passager maladroit, est aux prises avec l’éboueur. Les deux se lancent des propos orduriers. Ça prend de l’ampleur, surtout lorsque le jeune apprenti estime que l’éboueur exagère en faisant tout un plat, du simple geste maladroit du passager de son véhicule. Les choses dégénèrent, mais tournent très vite court.

De fait, aveuglé par la colère, l’éboueur envoie un direct du droit, qui vient s’écraser contre le visage du jeune apprenti-gbaka. Sous la puissance du coup reçu, Sanogo Stéphane qui titube, tombe de tout son poids sur le dos. Et sa nuque vient violemment frapper le bitume.

Etendu au sol, le garçon est pris de spasmes. Le blanc de l’œil s’installe sur toute l’étendue de sa vue. Et vraisemblablement, son pronostic vital est largement engagé.

Alertés, les sapeurs-pompiers militaires arrivent sur place et évacuent le jeune homme dans un état d’inconscience, à l’Hôpital Militaire d’Abidjan (HMA).

Hélas, un peu plus tard, l’infortuné rend l’âme.

A la suite de cet homicide, la police est immédiatement saisie. Et l’éboueur est arrêté pour qu’il réponde plus tard de son acte, devant la justice. Voilà où peut mener une colère mal contenue, pour chacun des protagonistes.   

                                                                                         KIKIE Ahou Nazaire

 

Source : SOIR INFO
Autres articles