Dans la nuit du mercredi 29 octobre 2025, une bagarre entre prostituées et conducteurs de moto-taxi a fait plusieurs blessés, à Baffia, village situé dans la sous-préfecture de Maféré, dans la Région du Sud-Comoé.

La quiétude du village de Baffia, situé à 18 kilomètres de Maféré dans la région du Sud-Comoé , a été brutalement perturbée dans la nuit du mercredi 29 octobre 2025. Une violente bagarre entre un groupe de prostituées et des conducteurs de moto-taxi a fait plusieurs blessés graves, plongeant la population dans la consternation et relançant le débat sur la sécurité dans cette localité frontalière connue pour ses activités commerciales et ses flux migrateurs.

 

Un incident apparemment banal

Selon plusi eurs témoins, l’altercation a éclaté à la suite d’un incident apparemment banal mais qui a suffi à mettre le feu aux poudres. Depuis une dizaine d’années, près d’une quarantaine de jeunes prostituées, pour la plupart originaires du Nigeria et âgées de 14 à 20 ans, se sont installées à Baffia. Leur présence, initialement tolérée, n’avait jusque-là engendré aucun conflit majeur avec les villageois. Les relations, bien que distantes, étaient restées relativement paisibles.

Cependant, la situation a commencé à se dégrader il y a environ deux ans avec l’arrivée d’une certaine Mamie Natacha, également de nationalité nigériane et âgée d’une trentaine d’années. Devenue la figure dominante du groupe, elle s’est rapidement imposée comme leur cheffe autoproclamée. Son tempérament explosif et son goût affiché pour les affrontements violents auraient progressivement installé un climat de peur parmi les habitants.

Ces incidents répétés voix avaient fini par exaspérer la population, au point que certaines s’étaient élevées pour réclamer son expulsion du village.
D’après plusieurs sources concordantes, Mamie Natacha avait pris l’habitude de diriger ses camarades dans des bagarres à l’aide d’armes blanches telles que des couteaux, lames, bouteilles cassées et gourdins. Ces incidents répétés à voix haute avaient fini par exaspérer la population, au point que certaines s’étaient élevées pour réclamer son expulsion du village.

Le drame du 29 octobre est venu confirmer ces inquiétudes. Ce soir-là, une jeune prostituée a sollicité les services d’un conducteur de moto-taxi pour se rendre à Maféré. À son retour, Mamie Natacha a exigé du motard qu’il exige désormais son autorisation avant de transporter l’une des filles du groupe. Le conducteur, surpris par cette injonction, lui aurait répondu qu’il exerçait librement son activité et n’avait de compte à rendre qu’à ses clients.

La colère de Mamie Natacha

Cette réponse a déclenché la colère immédiate de Mamie Natacha. Elle a alors rassemblé les autres prostituées pour s’en prendre au moto-taximan et à l’un de ses collègues présents sur les lieux. Munies d’armes blanches, elles ont grièvement blessé les deux jeunes, provoquant une scène d’une rare violence qui a choqué les témoins.

Informés de l’agression, des jeunes de Maféré ont rapidement organisé une expédition punitive à Baffia. Ils s’en sont pris à un maquis fréquenté par le groupe de prostituées, détruisant le mobilier et emportant plusieurs appareils. La tension est alors montée d’un crâne, faisant craindre une escalade incontrôlable.

Les prostituées ont finalement quitté le village dans la précipitation pour se réfugier à Aboulié, localité située derrière Affienou
Face au danger et à la colère grandissante des populations, les jeunes de Baffia se sont mobilisés pour exiger le départ immédiat des prostituées. Celles-ci aurait finalement quitté le village dans la précipitation pour se refuger à Aboulié, localité située derrière Afienou. Malgré ce départ, certaines personnes à Baffia tentaient, selon les témoignages, de négocier leur retour. Cependant, les jeunes du village restent intransigeants et rejettent catégoriquement l’idée d’un éventuel retour du groupe.

Cette affaire, qui continue de susciter de vives discussions dans la région, met en lumière des enjeux plus vastes liés à la sécurité communautaire, à la cohabitation sociale, mais aussi au phénomène d’exploitation et de trafic de jeunes filles, souvent en provenance de pays voisins. Elle interpelle également les autorités locales, invitées à renforcer les mesures de contrôle et de prévention afin d’éviter que de tels affrontements ne se reproduisent.

En attendant, Baffia tente de retrouver son calme, même si la tension reste palpable et les esprits, encore marqués, peinent à se rassurer entièrement.

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