Dans son enquête répartie en plusieurs saisons, Radio-Canada, met à nue les dessous d'une organisation criminelle qui aurait quitté Abidjan, la capitale économique de Côte d'Ivoire pour aller « s'installer » au Canada, faisant du Québec et Montréal, leur fief. Selon l'enquête, ces bro uteurs Ivoiriens  cibleraient plus facilement les retraités québécois. Aussi appelés «  arnaqueurs de l'amour  », ces brouteurs Ivoiriens formaient une mafia qui opérait à la fois depuis Abidjan et au Canada.

«  De plus en plus crédibles, ces criminels, qui utilisent de faux profils pour attirer leurs victimes, ne se limitent pas qu'à l'arnaque amoureuse. Ils sont experts dans diverses arnaques bancaires, production de faux documents, création de fausses identités, blanchiment d'argent, vol d'argent et l'exportation de véhicules volés entre Montréal et l'Afrique de l'Ouest  », rapporte l'enquête de Radio-Canada.

À Abidjan, le cœur du « broutage »

Dans les quartiers populaires d'Abidjan, notamment à Yopougon, le « broutage » est devenu une véritable industrie parallèle. Les jeunes, souvent armés d'ordinateurs et d'une connexion internet, se transforment en séducteurs virtuels pour tromper leurs proies à des milliers de kilomètres. Leur objectif, à en croire l'enquête, est de gagner la confiance, susciter l'amour et extorquer de l'argent.

« Les clients québécois payaient plus facilement », affirme Alvin dans le reportage.

Un ex-brouteur, se faisant appeler Alvin, a confié aux journalistes de Radio-Canada les ficelles de ce système. Selon lui, tout repose sur la construction d'une histoire crédible appuyée par des faux documents : factures médicales, contrats notariés ou testaments inventés. Ces artifices permettent d'émouvoir les victimes et de les convaincre de débourser des sommes parfois astronomiques.

Au-delà des cybercafés vétustes d'autrefois, les brouteurs d'aujourd'hui opèrent souvent depuis leurs domiciles, rendant les enquêtes policières les plus difficiles. Abidjan est désormais considérée comme l'épicentre francophone mondial de cette «  fraude sentimentale  ».

Le Québec, cible privilégiée

Si les brouteurs ont longtemps visé la France et l'Europe, le Québec est devenu leur terrain de chasse favori. Moins méfiants que les Français, les Canadiens seraient plus enclins à envoyer de l'argent sans poser trop de questions. « Les clients québécois payaient plus facilement », affirme Alvin dans le reportage. Lire la suite sur https://www.linfodrome.com/faits-divers/113664-mangeurs-d-argent-l-enquete-de-radio-canada-sur-les-brouteurs-ivoiriens-parti-d-abidjan