Saioua : Recueils de témoignages poignants après l'attaque meurtrière à Nahio
Postée le 29-10-2025 / 8 Vues

Le samedi 25 octobre 2025, jour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, la paisible sous-préfecture de Nahio, dans le département d’Issia, a été le théâtre d’une attaque meurtrière d’une rare violence. Trois morts, plusieurs blessés et des dizaines de maisons incendiées : tel est le lourd bilan de cette nuit d’horreur. Deux jours plus tard, le lundi 27 octobre 2025, Linfodrome a dépêché un envoyé spécial sur les lieux pour constater les dégâts et recueillir les témoignages des rescapés. Ce qu’il a vu et entendu témoigne d’un drame profond, qui continue de hanter les populations.

Arrivé à Nahio a> aux environs de 10 heures, notre envoyé spécial a découvert un paysage de désolation. Le silence lourd, les visages fermés et la méfiance palpable en disaient long sur la peur qui règne toujours. Des maisons entièrement détruites, d’autres décoiffées par les flammes, des portes arrachées, des objets calcinés jonchant le sol… Tout dans le décor respirait la terreur et la tristesse.

Un village fantôme

« On dirait un village fantôme », confie l’un des rares habitants croisés sur place, le regard vide. « Depuis cette nuit-là, plus rien n’est comme avant. »

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C’est à la pompe du village, lieu habituellement animé, que notre reporter a pu briser le mur du silence. Là, entre quelques jeunes filles venues puiser de l’eau, une habitante accepte de raconter, la voix tremblante, le film de cette nuit tragique.

Au début, on a cru à de simples visiteurs. Mais très vite, on a entendu des coups de feu

« Les assaillants sont arrivés dans la nuit. Au début, on a cru à de simples visiteurs. Mais très vite, on a entendu des coups de feu. Les jeunes sont sortis voir ce qui se passait, et c’est là que tout a basculé. Ils ont commencé à tirer dans tous les sens. »

Le récit devient plus difficile au fil des souvenirs. « Ils entraient dans les maisons, forçaient les portes, volaient tout ce qu’ils pouvaient, puis mettaient le feu. Quand ils ne trouvaient personne, ils incendiaient quand même. Nous, on a fui dans la brousse avec les enfants. Toute la nuit, on a entendu des cris et des détonations. C’était l’enfer. »

L’intervention décisive des forces de l’ordre

Alertée par les habitants, la gendarmerie de Saïoua a tenté une intervention, mais elle s’est retrouvée rapidement débordée par la violence et le nombre des assaillants.

« Les gendarmes de Saïoua n’ont pas pu contenir ces gens. C’est quand les éléments de l’escadron mobile de Daloa sont arrivés en renfort que les assaillants ont commencé à fuir. Franchement, s’ils n’étaient pas venus, il y aurait eu un massacre encore plus grand », témoigne une autre victime rencontrée par notre envoyé spécial.

Nous avons passé la nuit dans la brousse

L’intervention des forces de l’ordre a permis de limiter le drame, mais le traumatisme reste profond. « Nous avons passé la nuit dans la brousse. Le lendemain, quand nous sommes revenus, tout était détruit. Nous avons tout perdu. Ils ont tué nos parents. »

Depuis ce samedi sanglant, Nahio vit dans la peur permanente. Les habitants redoutent un retour des assaillants. « Quand quelqu’un entre dans le village, tout le monde a peur. Moi, si je vous parle, c’est parce que je vous connais », glisse une jeune femme, les yeux embués de larmes. Le moindre bruit suffit à raviver les souvenirs douloureux de cette nuit d’angoisse. Lire la suite sur https://www.linfodrome.com/elections-2025/115005-attaque-meurtriere-a-nahio-notre-envoye-special-au-coeur-de-la-desolation-et-des-temoignages-poignants

 

Mots clés: #Nahio
Source : LINFODROME
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