Archevêque Guy Vincent Kodja : Les voies de sa vie
Postée le 22-07-2014 / 5074 Vues

‱ Bishop, ArchevĂȘque ou Arcbishop, quel est votre titre ?


- Je suis ArchevĂȘque. Ce qui est une fonction et non un titre.  L’ArchevĂȘque Ă©mane de l’EvĂȘque. C’est un grade au-dessus de l’autre. Mais l’ArchevĂȘque est un Ă©vĂȘque. C’est un mot qui vient des anges et des archanges. Tout comme on dit un ministre d’Etat et un ministre tout court. Mais un ministre d’Etat reste un ministre. Il y a des gens qui emploient le thĂšme archibishop, ce n’est pas juste. C’est plutĂŽt « Arc bishop »  qui est l’appellation anglaise de l’ArchevĂȘque.


 


‱ Comment entre-t-on dans la fonction d’ArchevĂȘque ?


 


s="MsoNormal">- Plusieurs aspects sont pris en compte. A savoir le mĂ©rite, le travail, les rĂ©alisations, la dimension sur le plan national et international et le charisme de la personne. A ce jour, j’ai plus de 30 Ă©glises et on continue d’en ouvrir d’autres. J’encadre et j’ai des Bishop sous mon autoritĂ©.


‱ La question, c’est de savoir s’il y a une instance de notation qui vous suit et entĂ©rine votre choix ? 


- Non, pas du tout. Vous ne pouvez pas devenir EvĂȘque si vous n’ĂȘtes pas un pasteur. Mais avant, il faut ĂȘtre un ApĂŽtre, c’est-Ă -dire le chef des cinq ministĂšres de l’Eglise. Car il y a l’ApĂŽtre, le ProphĂšte, le Pasteur, le Docteur, et l’EvangĂ©liste.  C’est un ApĂŽtre qui peut devenir EvĂȘque parce qu’il est considĂ©rĂ© comme le chef desdits dĂ©partements. JĂ©sus-Christ a eu douze ApĂŽtres.


Et chaque ApĂŽtre reprĂ©sentait une tribu d’IsraĂ«l. C’est l’ApĂŽtre qui aspire Ă  devenir un EvĂȘque car c’est un rang honorable.


Mais cela nĂ©cessite une certaine conduite dans la vie de tous les jours. Les gens voient le cĂŽtĂ© apparent et ignorent l’antichambre. Dieu n’utilise pas quelqu’un par hasard. Si je n’avais pas Ă©tĂ© prĂ©parĂ©, je n’aurais pas pu avoir ce potentiel spirituel. Maintenant, je n’ai pas Ă  me vanter ou faire de la publicité avec le don que Dieu m’a donnĂ©. Entre l’appel et l’exercice, il y a la formation. Ça fait 28 ans que je prĂȘche la parole de Dieu. J’ai acceptĂ© le Seigneur en 1985.


J’ai commencĂ© Ă  prĂȘcher en 1986 et j’ai gagnĂ© la majoritĂ© des habitants de mon quartier Ă  JĂ©sus-Christ. Dans la mĂȘme annĂ©e, je suis nĂ© de nouveau, c’est-Ă -dire j’ai parlĂ© en langues. J’ai exhortĂ© les gens Ă  confier leur vie Ă  JĂ©sus-Christ. On priait pour des malades.


Et ceux qui me connaissent et qui m’ont vu vous le diront. D’autres iront plus loin en disant que depuis l’ñge de 7ans, je prĂȘchais la parole de Dieu. En 1987, Dieu m’a utilisĂ© pour ressusciter un enfant qui Ă©tait mort. ValĂ©rie Djira est lĂ  comme tĂ©moin. De 1986 Ă  1997, je me suis instruit.


‱ Est-ce que vous comprenez que les gens soient plutĂŽt sceptiques Ă  votre Ă©gard. On vous a dĂ©couvert en tant que chanteur. Et lĂ , on vous revoit tel que vous ĂȘtes aujourd’hui
?


- Je ne cherche pas Ă  leur prouver que je suis EvĂȘque. Parce que ce n’est pas par complaisance que j’occupe cette fonction. Ceux qui viennent Ă  l’église et Ă©coutent les messages savent que ça ne vient pas d’un petit pasteur. La Bible parle du Roi David dont personne ne savait qu’il Ă©tait un roi. C’est Dieu qui a demandĂ© Ă  Samuel de le consacrer. Il n’a pas accĂ©dĂ© directement au trĂŽne. Il a Ă©tĂ© beaucoup persĂ©cutĂ©, poursuivi et il s’est cachĂ© dans les grottes. Mais le jour oĂč son heure est arrivĂ©e, les gens l’ont intronisĂ©. Sinon, il y a trĂšs longtemps que je faisais l’Ɠuvre de Dieu. C’est parce que je n’en faisais pas un mĂ©tier que les gens ne l’ont pas su. C’est en 1997, quand je revenais de Londres oĂč mon avion a failli s’écraser, que l’appel s’est fait insistant. En 1998, je me suis mis  entiĂšrement au service du Seigneur JĂ©sus-Christ en ouvrant mon Ă©glise. Je travaillais encore au BURIDA et les gens ne savaient pas que j’étais un pasteur. 


‱ En peu de temps, vous avez bĂąti l’une des plus grandes Ă©glises Ă©vangĂ©liques de la CĂŽte d’Ivoire. OĂč avez-vous eu les moyens ?


- Je ne comprends pas ces gens qui vont Ă  l’église, qui disent croire en Dieu, mais qui ne croient pas aux miracles. Ils ne croient pas que Dieu peut changer leur vie. Ils ne croient pas que Dieu peut les Ă©lever. C’est en CĂŽte d’Ivoire que je suis nĂ© et c’est ici que j’ai grandi.


C’est ici aussi que Dieu m’a Ă©levĂ© devant tout le monde. C’est pour dire aux Ivoiriens que ce qu’Il a fait pour moi, il peut aussi le faire pour eux. Dans la musique, on a Ă©tĂ© des prĂ©curseurs d’un mouvement, le rap. Et beaucoup de jeunes nous ont suivis.


Parce qu’ils se sont dit : si nous avons rĂ©ussi, eux aussi, ils peuvent rĂ©ussir. Un homme de Dieu, c’est le sĂ©rieux dans ce qu’il fait. Avant de devenir pasteur, je travaillais et j’avais des affaires qui marchaient bien.


Car depuis belle lurette, je fais des affaires. Pour construire cette Ă©glise, j’ai apportĂ© ma part grĂące Ă  mes Ă©conomies en tant que PrĂ©sident-fondateur. Et chacun des fidĂšles de la MEG-VIE a apportĂ© sa contribution. Donc, ce n’est pas une seule personne qui a bĂąti cette Ă©glise. Et sachez Ă©galement qu’il n’y a eu aucune aide extĂ©rieure pour la construction de ce temple.


‱ Est-ce que la MEG-VIE est affiliĂ©e Ă  d’autres Ă©glises ?


- Non, la MEG-VIE est une institution. Elle n’est donc pas affiliĂ©e Ă  une quelconque Ă©glise. Car, ce sont les plus petits qui doivent s’affilier et pas le contraire. Par contre, nous collaborons avec d’autres Ă©glises sans problĂšme. Nous collaborons Ă©galement avec la Transatlantic Pacific Church (TAPAC), l’organisme mondial d’EvĂȘques qui m’a consacrĂ©. Mais qui n’a aucune autoritĂ© sur nos Ă©glises.


‱ Qui sont vos amis dans le cercle des serviteurs de Dieu ?


- Dans l’Ɠuvre de Dieu, je n’ai pas d’ami mais plutĂŽt des frĂšres. La Bible dĂ©clare : celui qui a trop d’amis, les a pour son propre malheur. L’église n’est pas un secteur amical, mais familial.  Avec la gĂ©nĂ©alogie, il y a le pĂšre, la mĂšre, les fils. L’expression «ami» n’est pas trop biblique. En tant que chrĂ©tien, vous pouvez avoir un seul ami ou deux, ça suffit.


‱ Est-ce que vous appartenez à une association de serviteurs de Dieu ?


- Je ne suis pas militant. Et je n’appartiens Ă  aucune fĂ©dĂ©ration de pasteurs. Il y a des pasteurs qui font de la politique. Et moi, je ne me mĂȘle pas de ça. Je prĂ©fĂšre ĂȘtre Ă  l’écart. Parce que chaque association Ă  sa vision. Sinon, j’ai des amis qui ont des fĂ©dĂ©rations avec qui j’ai de trĂšs bons rapports. Je prĂ©fĂšre un rĂ©seau apolitique de leaders. Pour dĂ©velopper la vie sociale des pasteurs. Leur apprendre Ă  ĂȘtre indĂ©pendants, Ă  ĂȘtre Ă  l’abri du besoin, et leur permettre de faire leur travail dans la crĂ©dibilitĂ©.


‱ En clair, vous faites cavalier seul



- C’est ce que je viens de vous expliquer. On ne peut pas Ă©voluer tout seul. Si vous faites cavalier seul, vous devenez “sectaires”. Or nous, on n’est pas une secte. Ce n’est pas parce que je ne suis pas dans une fĂ©dĂ©ration que je fais cavalier seul. Il y a beaucoup de pasteurs qui me frĂ©quentent parce qu’ils voient en moi un mentor, un pĂšre ou un grand frĂšre. Je donne des conseils et j’aide des pasteurs d’autres Ă©glises. Je frĂ©quente aussi des pasteurs qui me frĂ©quentent Ă©galement. Je vais prĂȘcher dans leurs Ă©glises. Eux aussi, viennent prĂȘcher dans la mienne. C’est un milieu dans lequel, je ne connais pas tout le monde. MĂȘme dans la musique, je ne me promenais pas avec tous les artistes.


‱ Ça donne l’impression que vous ĂȘtes trop suffisant



- Je suis introverti de nature. Je suis trĂšs timide, contrairement Ă  ce que les gens pensent. Je n’aime pas me faire voir. Pas que je suis suffisant. MĂȘme cette interview, je l’accorde par respect pour le directeur de ce magazine. Je n’aime pas crĂ©er le buzz, comme on dit. Je prĂ©fĂšre vivre tranquillement. Mais bizarrement, les gens trouvent l’occasion pour m’exposer. Ceux qui me frĂ©quentent sont mieux placĂ©s pour tĂ©moigner que je suis humble, que je ne mĂ©prise personne ; que je n’écrase personne et que je respecte tout le monde. MĂȘme mon domestique, je le respecte et depuis 14 ans, il est avec moi. Mes enfants l’appellent tonton. Si j’étais mĂ©prisant, il serait dĂ©jĂ  parti.


‱ Venons-en à l’aspect des “affaires”. Est-ce normal pour un serviteur de Dieu de faire des affaires ?


- Je dirai que c’est normal. Lorsqu’on apprend qu’un pasteur a escroquĂ© quelqu’un, les gens se moquent de lui.  Donc, la seule maniĂšre pour Ă©viter cela, il faut que le pasteur soit Ă  l’abri du besoin. Pour Ă©viter ce genre de dĂ©rives, le pasteur doit investir honnĂȘtement dans des affaires. Aujourd’hui, avec ma fonction d’ArchevĂȘque, je ne fais plus les affaires comme par le passĂ©. Mais il y a des gens qui travaillent pour moi. Les escroqueries, les vols, les mensonges sont causĂ©s par la pauvretĂ©. D’ailleurs, si je n’avais pas mes propres affaires, je n’aurais pas pu construire cette Ă©glise. Donc, c’est toujours important de travailler pour ĂȘtre Ă  l’abri du besoin, pour qu’on vous respecte. Les gens peuvent ne pas m’aimer, mais je ne mendie pas. Je n’escroque pas mes fidĂšles, je ne donne pas de fausses prophĂ©ties. C’est mon travail qui me permet de vivre. Mon salaire, mon loyer, mes factures d’électricitĂ© ou d’eau,  ma voiture de service et bien d’autres charges devraient ĂȘtre pris en charge par l’église. Mais je ne l’accepte pas, je m’en charge moi-mĂȘme.


‱ Peut-ĂȘtre que vous ĂȘtes plus riche que l’église ?


- Pas du tout, je ne peux pas ĂȘtre plus riche que l’église, puisque c’est l’église qui fait de moi ce que je suis. Les charges que j’assume, c’est une maniĂšre de ne pas ĂȘtre un fardeau pour l’église, qui risque de couler. Donc, je prĂ©fĂšre payer mes pasteurs pour qu’ils fassent bien l’Ɠuvre de Dieu. Quant Ă  moi, j’ai toujours pris l’habitude de me battre pour atteindre mes objectifs.


‱ Un train de vie Ă©levĂ©, avec des bijoux en or, de grosses cylindrĂ©es, une belle rĂ©sidence
 le luxe ! Alors, tout ça fait jaser !


- Je ne comprends pas ce qui peut faire jaser des gens. Pourquoi d’autres peuvent avoir de belles voitures et pas les pasteurs ? C’est quelle loi qui le dit ? Avant de devenir pasteur, j’avais dĂ©jĂ  ce train de vie. C’est dans ça que Dieu m’a vu et m’a appelĂ© pour faire son Ɠuvre. Un pasteur doit faire plus envie que pitiĂ©. Un pasteur ne doit pas tendre la main, mais il doit donner. Un pasteur doit soutenir, soigner et aider ses fidĂšles et non les dĂ©pouiller ou les escroquer. Un pasteur doit faire du social. Et chacun doit vivre selon ses moyens. La seule chose que je ne fais pas, c’est de vivre au-dessus de mes moyens. Si je n’ai pas la capacitĂ© financiĂšre d’obtenir quelque chose, je ne la convoite pas.


‱ Acceptez-vous le terme de pasteur boucantier ?


- Non, non, non, je ne suis pas boucantier ! Je ne sais pas ce que cela signifie. Le problĂšme en CĂŽte d’Ivoire, c’est que les gens ne voyagent pas beaucoup. C’est pourquoi, ils donnent des titres tendancieux. Au Nigeria, tout prĂšs de nous, il y a des pasteurs qui possĂšdent des Jets privĂ©s, des bateaux
 Moi, je n’ai rien de tout ça. Donc seraient-ils des pasteurs boucantiers ?  Aux Etats-Unis, un pasteur qui a plus de 800 fidĂšles, a sa sĂ©curitĂ© assurĂ©e  par les services secrets amĂ©ricains avec un protocole qui l’accompagne. Parce qu’ils connaissent la valeur et l’importance des serviteurs de Dieu. Sinon, ce genre de rĂ©flexion est de la mĂ©prise et du mĂ©pris Ă  l’égard des pasteurs.


Pourquoi un directeur ou un ministre a-t-il le droit d’avoir une belle voiture et pas le pasteur ? Je dois dĂ©montrer que Dieu est le dĂ©tenteur de l’or et la richesse de ce monde. Dis-moi, qui peut suivre un Dieu pauvre ? Si vous ĂȘtes un pasteur et que vous ĂȘtes misĂ©rable, qui va suivre votre Dieu ? A la MEG-Vie, tous mes pasteurs ont leur voiture. Les gens se mĂ©prennent. J’ai travaillĂ© pour avoir ce que je possĂšde. Et ils me mĂ©prisent parce qu’ils souhaitent que je sois comme ils veulent. Malheureusement, c’est un faux jugement de leur part. Car ce que je fais, ce n’est pas par rapport Ă  eux. Moi, je suis ce que Dieu veut que je sois. Il faut que les gens comprennent que les pasteurs dont on se foutait par le passĂ©, c’est fini. Et cette Ă©poque est rĂ©volue.


‱ On trouve que les pasteurs sont riches pendant que des fidùles n’ont pas le prix d’un ticket de bus



- Quand j’aide les gens de mon Ă©glise, vous n’ĂȘtes pas prĂ©sents. Depuis  2000, je nourris et j’hĂ©berge des familles, je scolarise des enfants, etc. Je n’aime pas trop exposer ce que je fais. Donc, ne gĂ©nĂ©ralisez pas la situation. La MEG-Vie n’est pas celle que vous croyez. En ce qui me concerne, il n’y a pas de pauvres dans mon Ă©glise. MĂȘme les veuves ne sont pas pauvres parce qu’on les amĂšne Ă  s’investir dans des activitĂ©s telles que le commerce. C’est pourquoi, ceux qui viennent Ă  l’église, on leur apprend Ă  entreprendre. On leur apprend le leadership dans les affaires. Pour dire que je ne leur donne pas du poisson, je leur apprends Ă  pĂȘcher. Dans l’église, il y a des cadres, des hommes et des femmes d’affaires qui aident d’autres frĂšres ou sƓurs de l’église Ă  s’épanouir.


‱ Cela ne vous gĂȘne-t-il pas qu’on colle l’étiquette d’«église de stars» Ă  la MEG-Vie ?


- Vous ne pouvez gagner Ă  JĂ©sus que les gens de votre milieu. Les stars ont le droit de connaĂźtre le Seigneur comme tout le monde. Parce que si tu n’as pas Dieu  dans ta vie, tu es sans limite. Or en Ă©tant avec Dieu, il y a des choses que tu ne peux pas faire. C’est pourquoi il faut les encourager Ă  aimer et Ă  prier Dieu. Car trĂšs souvent, ils sont malades et c’est compliquĂ© pour eux. Si ces artistes priaient et confiaient sincĂšrement leur vie Ă  Dieu, on aurait Ă©vitĂ© beaucoup de malheur dans ce milieu vicieux. Sachez qu’à la MEG-Vie, il y a plus de non-stars que de stars. C’est parce que les gens se rĂ©fĂšrent Ă  2 ou 3  stars pour dire que c’est l’église des stars. Mais rien ne me gĂȘne, car c’est de ce milieu que je viens, c’est ma famille. Les artistes chanteurs que Dieu a prĂ©vus pour moi, je ne peux pas les chasser de l’église, s’ils viennent. Et, je ne les vois pas comme des stars, mais plutĂŽt comme des Ăąmes. Ce n’est pas comme s’ils ont un traitement spĂ©cial. Ils s’assoient et prient comme tout le monde.


‱ Venons-en à la musique. Turbo, c’est fini ?


- Oui. Je crois que c’est fini (il rit).


‱ Alors, que devient l’aventure RAS et le mouvement rap qui est aujourd’hui  orphelin ?


- RAS a Ă©tĂ© une Ă©tape de ma vie grĂące au Seigneur pour qu’on me reconnaisse dans l’avenir. Les gens oublient que lorsqu’on dĂ©marrait avec ce groupe, on avait entre 20 et 25 ans. BientĂŽt, j’aurai 50 ans. Mon premier fils a 27 ans. Vous me voyez aller faire du rap encore ? Quand tu es un pĂšre, il faut ĂȘtre responsable. Sinon, je deviens l’ami de jeu de mon enfant. Chaque chose en son Ă©poque. Il faut savoir partir. On ne va pas s’éterniser dans ce mouvement, il faut que d’autres jeunes fassent leur preuve. La vie est cyclique. On fonctionne par gĂ©nĂ©ration. Sinon, l’esprit de RAS est toujours prĂ©sent dans le rap ivoirien.


‱ Avez-vous des nouvelles de Power ?


- Power est mon frĂšre. Nous sommes toujours en contact. Lui, par contre, il continue sa carriĂšre musicale en tant que chanteur-rappeur et arrangeur. Il prĂ©pare mĂȘme un nouvel album.


‱ Comment se comporte le double album que vous venez de sortir ?


- Je ne veux pas faire une carriĂšre musicale. L’album prĂ©cĂ©dent baptisĂ© ‘’JĂ©sus, prends mon gbo’’ est sorti en 2003. Mais j’ai sorti cette Ɠuvre pour dire merci Ă  Dieu. C’est un double album de reconnaissance composĂ© de 17 titres. Il y a de la louange et de l’adoration et il se comporte dĂ©jĂ  bien auprĂšs des mĂ©lomanes.


‱ Depuis quelques semaines vos prĂ©dications sont diffusĂ©es sur radio JAM qui n’est d’ailleurs pas une radio confessionnelle. Pourquoi ?


- Effectivement mes messages sont diffusĂ©s tous les dimanches d’abord Ă  8h00 et repris Ă  21 heures. Je viens du peuple qui me connaĂźt. Parce que je ne suis pas un pasteur ordinaire. J’ai un parcours, du groupe RAS Ă  la fonction d’ArchevĂȘque. Ceux qui m’ont entendu en tant qu’artiste, je veux qu’ils m’entendent maintenant en tant qu’ArchevĂȘque. Donc, il faut que je leur donne le message pour qu’ils puissent comprendre que ce n’est pas de l’amusement. Et les rĂ©vĂ©lations et la profondeur des prĂ©dications qui sont donnĂ©es. Il faut atteindre une haute dimension spirituelle pour les prĂȘcher. Cela permettra aux gens de me sortir du carcan d’artiste. Parce que je ne suis plus artiste. Je suis un PrĂ©sident d’Eglise, un Patriarche et un ArchevĂȘque reconnu sur le plan international. C’est pourquoi, je passe sur une radio commerciale pour faire diffuser mes messages.


‱ Que retenir de vous, finalement ?


- Qui suis-je pour que les gens portent leur regard sur moi ? Je souhaite plutĂŽt qu’on se tourne vers le Seigneur JĂ©sus-Christ. Me concernant, qu’on retienne que je suis quelqu’un qui aime faire du bien. Et qui a l’amour profond pour son prochain. Un conseil pour se racheter du mal que l’on fait : c’est de faire du bien. Que les Ivoiriens soient fair-play et apprennent  de nouveau Ă  s’aimer vĂ©ritablement.

Source : Topvisages.net
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