
Le tribunal de première instance de Libreville a rendu son verdict le 1er septembre 2025 dans une affaire de proxénétisme organisée en ligne. Quinze personnes ont été interpellées par la Police judiciaire.
L'enquête de la Police judiciaire, s'engage à la suite d'une vaste opération de surveillance, qui a permis de mettre au jour un réseau national très bien structuré. Celui-ci fonctionnait principalement à travers des groupes WhatsApp et Facebook, comptant près de 13 300 membres répartis au sein d'une cinquantaine de groupes administrés par 66 personnes. Ces plateformes servaient à proposer des prestations sexuelles tarifées entre 20 000 et 30 000 francs CFA.
Les organisateurs assuraient la mise en relation entre clients et jeunes femmes. Ils prélevaient en moyenne 8 000 francs sur chaque transaction. Plusie
urs établissements hôteliers et boîtes de nuit de Libreville auraient également facilité ces pratiques, malgré leur interdiction par la loi.
Quinze interpellations, deux organisateurs condamnés
Le 7 août dernier, quinze personnes avaient été appréhendées. Parmi eux, deux hommes identifiés comme organisateurs et trois femmes considérées comme prestataires. Présentés le lendemain au procureur de la République, les deux hommes avaient été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Gros-Bouquet, tandis que les femmes bénéficiaient d'une liberté provisoire.
Au terme du procès, les juges ont reconnu les deux hommes coupables de proxénétisme, sur la base des articles 212 et 260 du Code pénal gabonais.
Ils ont été condamnés à 12 mois de prison, dont 4 ferme et 8 avec sursis. Les treize femmes ont, elles, écopé de trois mois d'emprisonnement avec sursis pour outrages aux bonnes mœurs, une décision tenant compte de leur vulnérabilité sociale et économique.
Un phénomène alimenté par la précarité
Lors des audiences, plusieurs femmes mises en cause ont expliqué leur implication par le chômage et la difficulté de subvenir à leurs besoins.
Certaines ont reconnu avoir « librement » choisi cette activité, devenue leur principale source de revenus malgré les risques encourus.
Parallèlement, la PJ a mené d'autres interventions dans des établissements tels que « la tour de contrôle », suspectés d'accueillir des spectacles à caractère pornographique. Les personnes interpellées devraient prochainement comparer devant le parquet. Dans son jugement, le tribunal a rappelé que la lutte contre les réseaux de prostitution et d'exploitation sexuelle constitue une priorité nationale. Lire la suite sur https://www.linfodrome.com/faits-divers/113221-gabon-un-reseau-de-prostitution-en-ligne-demantele-par-la-police-judiciaire