Tôt le matin du Dimanche 1er Mars 2020, les forces de police sont saisies de la présence d’un corps sans vie, traînant dans la rue, au quartier « Mossikro », non loin du collège Jean Baptiste de la Salle, dans la zone de Yopougon. L’informateur n’en dit pas plus.
En tout cas, pour en savoir davantage, des agents de police se rendent sur les lieux. Ils y découvrent, effectivement, le corps sans vie en question. C’est celui d’un bonhomme d’une vingtaine d’années. Il est torse nu et ne porte qu’une culotte. Le macchabée est marqué de traces de violences. Notamment, à la tête. Il a la nuque brisée et le visage tuméfié. Comme s’il avait été maquillé pour les besoins d’un film d’horreur.
Mais, qui est-il donc ? Et comment expliquer les circonstances de sa mort, avec toutes ces pierres et ces gourdins jonchant le sol, prÃ
¨s de la dépouille ? Sur la question que se posent les policiers, dans le cadre d’une enquête de voisinage, ils s’entendent dire que l’individu, nullement identifié pour défaut de documents administratifs, est un bandit. Et qu’aux alentours de 3H du matin, il s’est présenté dans le quartier et s’employait à cambrioler un commerce, lorsqu’il a été surpris par des couche-tard.
Une clameur « au voleur ! » Se lève dans le ciel. De nombreux habitants de ce quartier, où il n’est guère toléré le partage de son peu de gain avec des voleurs, sont tirés de sommeil.
Et malgré l’heure tardive, il s’engage une chasse à l’homme. C’est une foule sur les dents, qui, armée de gourdin et de pierres, se lance aux trousses du cambrioleur présumé. Ce dernier croit user de ruse pour dérouter ses poursuivants. Et à cet effet, il se livre à des slaloms, court en zigzag…..
Cependant, tout cela ne va pas porter. L’un de ses poursuivants, un trapu mal rasé, aigri par la galère qui lui conte fleurette au quotidien, se jette sur lui dans son plongeon. Un plongeon digne d’un gardien de but de foot des années 60, voulant à tout prix, stopper un penalty concédé par son équipe  à la toute dernière minute d’un simple 32è de finale.
Inspiré qu’il est par un scénario où il s’imagine de vieilles veuves lui rendant les honneurs en dressant comme tapis, leurs morceaux de pagne crasseux. Sans compter la promesse d’une nuit enflammée, que lui promettent des prostituées retraitées, prêtes à reprendre du service. Pour lui. Rien qu’avec lui.
Pour revenir aux faits, c’est dire que le plongeon de ce poursuivant est efficace. Puisqu’il permet de maîtriser et de plaquer au sol, le fuyard. Le cambrioleur présumé est doc passé à tabac et sérieusement amoché. Il ne survivra, du reste, pas à ses graves blessures.
Mais qui sont donc exactement les auteurs de cette vendetta ? Là , les flics ne trouvent aucun interlocuteur pour revendiquer l’acte. En attendant que l’enquête qui suit, situe les responsabilités, le cadavre, lui, est enlevé par les services des pompes funèbres et transféré à la morgue.
                                          KIKIE Ahou Nazaire
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