Dans l’après-midi du lundi 28 mars 2022, M.S.L., directrice de l’Epp Sipim les Planètes (IEP Cocody Attoban) a été frappée par son adjoint G.U., membre influent du MIDD, lors d’une réunion. Gravement blessée au pouce droit, elle a porté une plainte au commissariat de police du 35ème Arrondissement de Cocody Attoban.
Voilà une affaire qui va éclabousser le Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD) dirigé par le secrétaire général, Paul Gnogbo, par ailleurs PCA de la MUGEFCI. Au moment où ce derni er décrie les agressions sur les instituteurs, notamment celle dont a été victime Mme N’takpé, une institutrice portant une grossesse d’environ 6 mois, et que des voix s'élèvent dans tout le pays pour condamner ces actes d'une autre époque, voilà qu’un membre influent de son mouvement devient agresseur d’une institutrice, qui plus est, est sa directrice.
Une affaire d’affaire d’argent de composition
En effet, Linfodrome a appris dans la soirée du mercredi 30 mars 2022, que la directrice de l’Epp Sipim Les Planètes, M.S.L., a été tabassée et blessée par son collègue, G.U., directeur adjoint de ladite école et membre influent du MIDD, pour une affaire d’argent de composition.
Aussitôt informé, Linfodrome est entré en contact avec la victime qui a d’abord confirmé les faits, avant raconter les circonstances dans lesquelles la bagarre a éclaté au cours de la réunion du COGES. « Il s’agissait de retirer de l’argent du COGES dans un compte. Il fallait remplir un bordereau. J’ai demandé au président du COGES qu’on puisse s’asseoir avec le bureau exécutif pour voir les charges de l’école et éponger certaines choses », a-t-elle planté le décor.
« Quand on a constaté l’erreur, le maitre de CM2, secrétaire adjoint du COGES, a commencé à se plaindre »Tout serait parti d’une erreur constatée sur un bordereau au niveau de l’effectif d’une classe. « Quand on a constaté l’erreur, le maitre de CM2, secrétaire adjoint du COGES, a commencé à se plaindre. Pourquoi l’inspection peut faire une telle erreur sur l’effectif d’une classe ? J’ai répondu que ce sont des choses qui arrivent. Et puis, ce n’est pas l’inspectrice elle-même qui a saisi les papiers », a-t-elle expliqué.
La suite ? « On faisait le point et le maitre de CM2 dit qu’ils ont fait deux compositions et qu’il faut qu’on leur donne l’argent de ces deux compositions. Il a insisté pour qu’on lui donne l’argent des deux compositions et dit de nous arranger pour entretenir les toilettes », a-t-elle poursuivi, avant d’ajouter qu’elle a été visée par son adjoint.
« Il a dit que moi, la directrice, c’est mon devoir d’arranger les toilettes des enfants qui sont gâtées. Je dis, je suis directrice, c’est vrai, je dois arranger, c’est vrai. Mais qui me donne l’argent pour arranger ? Est-ce que toi, tu vas me remettre l’argent pour arranger pendant que tu exiges qu’on te donne l’argent de tes deux compostions ? », s’est-elle adressée à son adjoint G.U.
Et la directrice continuer ses explications. « Je lui ai dit que quand je me débats pour trouver des partenaires à gauche et à droite pour aider l’école, des personnes qui n’ont même pas leurs enfants à l’école ici, qui enlèvent l’argent de leur poche pour venir soutenir l’école, toi, tu es où pendant que moi, je fais toutes ces démarches ? Il s’est levé de sa chaise dans le but de venir me taper », a-t-elle dit.
Comment la directrice a été agressée par son adjoint et collègue
Mais comment a-t-elle reçu les coups ? « Il dit que si je continue de parler, il va me gifler. Et il m’a porté main. Pendant que j’étais en train de me débattre, il a tapé sur mon pouce droit. Donc l’ongle s’est fendu. Le sang a coulé. C’est versé sur les papiers. Ça salit l’habit du président, le mien, tous les papiers qui étaient devant moi », a-t-elle soutenu.
Finalement, elle dit avoir été enfermée dans un bureau par le président du COGES, le temps qu’elle se calme. « Je voulais sortir pour aller au commissariat. Il m’a calmée et je suis sortie plus tard du bureau. Je suis allée directement porter plainte et j’ai pris un certificat médical. Comme il est un membre influent du MIDD, il pense que le MIDD est au-dessus de la loi », a-t-elle pesté.
Interrogé à son tour, son adjoint G.U. a soutenu que c’est « Archi faux. Il y a eu quelque chose, mais je ne l’ai pas tabassée ». Par la suite, il nous a demandé de nous rendre dans son établissement. Affaire à suivre.
(Image d'illustration)
Adolphe ANGOUA